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LE ROMAN

Aristo (tout simplement)

Un livre de Bertrand Lethu

N° ISBN : 978-2-9554620-5-8

Broché, 180 pages, 14,8 X 21 cm.


LE PITCH

Descendante d’une grande famille aristocratique,

Blanche, 21 ans, a essayé sans succès

le droit, des études d’import-export et une école de commerce…

pour finalement tout arrêter, faute de motivation.

Ses parents perdent patience.


Pourtant, la jolie brunette à queue-de-cheval

aspire profondément à donner le meilleur d’elle-même,

à découvrir ce qu’elle veut vraiment.


Un vendredi de janvier,

Blanche quitte le Sud-Ouest pour un séjour à Paris.

Elle compte profiter de “portes ouvertes”

d’établissements d’études supérieures.

Mais, dès son arrivée dans la Capitale,

elle est embarquée dans des aventures inimaginables…

qui lui permettront de connaître le déclic bienvenu !


Une héroïne touchante, une histoire ciselée, un dénouement heureux :

voici trois bonnes raisons d’aimer Aristo (tout simplement) et la jeune Blanche.

Les atouts :


● Une histoire destinée à un très large public, grâce à une écriture fluide et à des personnages attachants.

● Un roman court qui allie plaisir de lire et réflexion sur le sens de la vie.

● Des thèmes qui parlent largement : l’aspiration à trouver un sens à sa vie, la difficulté à s’orienter professionnellement, le dialogue délicat entre parents et enfants, la nécessité d’affronter la difficulté, le besoin d’être consolé(e) et aidé(e), la joie d’avancer, le bonheur de s’être ouvert(e) aux cadeaux de la vie.

● Un scénario qui peut aider des lecteurs à se poser les bonnes questions pour avancer dans la vie.

● En fin d’ouvrage, cinq pages de belles citations pour prolonger intelligemment la lecture.

● Une mise en pages étudiée pour rendre la lecture aisée.

● Un prix attractif qui donne envie d’offrir l’ouvrage à des proches en quête de sens et de renouveau personnel.


Un roman grand public
et riche
de sens !

Se lit de 14 à 114 ans !

12 €

Lisez les premières pages :

● Bertrand Lethu, né en 1971, aime les histoires qui font du bien, qui ont du sens, qui se lisent facilement. Il aime les gens et a envie d’offrir au plus grand nombre un bon moment de lecture ! Il est l’auteur de spectacles de marionnettes, d’une pièce de théâtre et de plusieurs ouvrages, dont le roman Gagnante (assurément). Il est aussi le scénariste des BD Sœur Marie-Étoile et l’invitée surprise et Sœur Marie-Étoile mène l’enquête. Il a aussi été rédacteur en chef, chroniqueur magazine ou formateur en école de journalisme.

L’AUTEUR

Page Facebook Bertrand Lethu - auteur.

Vous pouvez demander le roman

Aristo (tout simplement) à votre libraire.

Prix TTC

+ frais de port

12 €
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où vous trouvez tous les livres publiés par Yeshoua Éditions :
Prologue

« À la fois sur l’accélérateur et sur le frein »

« On dit que j’ai beaucoup de chance, moi, la brunette à queue-de-cheval. Il paraît que je suis jolie, élancée, intelligente, agréable, que j’ai tout pour avoir une belle vie… Ça, c’est ce qui se dit ; officiellement, ma vie devrait être un rêve !
Moi, j’ai tellement l’impression d’être nulle part. Clouée au sol ! C’est comme si j’appuyais en même temps sur l’accélérateur et sur le frein de mon existence. Tout ce que je devrais normalement réussir se transforme en échec… C’est risible, je sais ! Ou à pleurer : j’aime les gens mais je ne sais pas le leur montrer, je veux faire du bien mais je ne passe pas à l’action, je suis avide de contacts mais je les fuis… Je suis la caricature de la fille qui voit à peu près ce qu’il faudrait faire pour être heureuse, mais qui fait du sur-place. Ou pire, qui prend le chemin en sens inverse ! C’est triste… Au fond de moi, je préférerais partager avec des amis, savoir où je vais dans la vie, poser ma tête sur une épaule, fermer les yeux, me sentir bien…

Je me présente quand même : j’ai 21 ans, je m’appelle Blanche de Castel-Montmigeac de Valortigues de Rochemigny. C’est très long, je vous le concède. Mais ça l’est beaucoup moins que la liste de tous mes ancêtres illustres. Je suis descendante de princes, de ducs, de marquis, et même de saint Louis : deux fois, du côté de ma mère. Dans ma famille, on trouve des chevaliers, des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc, des ministres, des évêques, des mousquetaires du roi, des guillotinés de la Révolution, des députés, des Légions d’honneur de 14-18, des résistants, des diplômés de grandes écoles… Bien sûr, au fil des siècles, il y a sans doute eu quelques canailles qui ont confondu “servir” et “se servir”. Mais bon, j’ai quand même de quoi être fière de ma famille.

Il faut aussi que je l’avoue : mes parents sont à la tête d’une grande fortune, située entre le vingtième et le trentième rang national selon les classements annuels ! Grâce à qui ? À mon arrière-grand-père, surtout. De son vivant, il a investi dans de nombreux secteurs. Quand d’autres bâtissaient des empires dans l’agroalimentaire, les biens d’équipement ou le luxe, lui n’avait qu’un mot à la bouche : diversification. Il répétait souvent cette formule : « Tabouret à huit pieds, jamais ne vacille. »

J’ai surtout habité à l’étranger, pas arrêté de bouger. Mes parents voulaient être au plus près des marchés émergents ; moi, je les ai parfois sentis bien loin de moi. Ils me laissaient en garde trois ou dix jours à une nounou brésilienne, thaïlandaise, sud-africaine, canadienne ou nigériane, selon le pays où nous habitions… Entre deux bises à son enfant, que ne fait-on pour accumuler des dollars, des roubles, des yens ! On a changé de pays tous les dix-huit mois. À peine avais-je des copines qu’il fallait redécoller pour un autre continent. Les affaires, c’est les affaires, paraît-il… Pas cool pour une fille unique !

Pour le moment, vous l’aurez compris, j’accumule les échecs, alors même que j’aimerais me distinguer… Après mon bac, j’ai brillamment échoué en droit, puis raté avec brio une première année de BTS commerce international. En septembre dernier, j’ai commencé une école de commerce de deuxième zone, mais je n’ai tenu que jusqu’en novembre… Le crash pour Ɗėơ ! Oui, Ɗėơ, c’est moi, c’est mon surnom. J’ai trois « de » dans mon nom de famille. Il y a longtemps, une copine m’a appelée  « De au cube ». En raccourci, c’est devenu « De au’ », et finalement « Déo », que je m’amuse à écrire Ɗėơ. Le point sur le “e” fait comme un diadème ! À défaut de briller dans les études, voilà un surnom qui me fait un peu sortir du lot. D’accord, cela ne me hisse pas à la hauteur de certains de mes ancêtres, mais c’est déjà une façon de me démarquer.

Depuis deux mois, je loge dans notre château familial en Occitanie. J’aime bien cette longue demeure d’un seul étage. Elle est encadrée de deux tours rondes, et entourée par de jolis communs colorés d’un joli beige. Il y a une grande, une belle cour d’honneur ! Jusqu’à maintenant, je n’avais passé que des étés dans ce beau et vaste domaine de Castel-Montmigeac. Franchement, même l’hiver, il est très agréable d’y vivre. Depuis deux mois, pour moi, c’est grasses matinées, farniente, discussions avec Théophile, le fils du régisseur, bonne bouffe beaucoup trop grasse, trop salée et trop sucrée. Et c’est là que ça crise… D’Irlande, où ils habitent en ce moment, Papa et Maman n’en peuvent plus de me savoir en chaussons à grignoter devant des séries TV en VOD. Ils m’appellent quatre fois par jour, me supplient de venir les rejoindre, de reprendre un cursus là-bas. Mais depuis le temps, je la connais l’histoire : à peine aurais-je commencé des études au pays du trèfle qu’ils auront décampé au pays de l’érable, du palmier ou du bambou ! Moi, je n’ai pas envie d’aller dans leur grisaille !

La suite de l’histoire, c’était hier, jeudi : Papa et Maman ont débarqué à l’improviste à Castel-Montmigeac vers 17 heures. Ouh la la, j’étais encore en pyjama ! Je vous épargne les éclats de voix, « l’oisiveté qui ne mène à rien de bon », « le scandale d’être une enfant si jolie et si gâtée et de ne rien en faire », « l’importance d’allumer le moteur de sa vie, d’être acteur de son destin »... Bon, ils n’ont pas tout à fait tort ni complètement raison. Mais c’était saoulant ! Ils m’ont mise au défi de passer le week-end – ou davantage ! – à Paris, pour faire toutes les “portes ouvertes” possibles d’écoles supérieures… à défaut de quoi, ils me couperaient à nouveau les vivres. L’an dernier, ils l’avaient déjà fait pendant deux mois et j’avais modérément apprécié. Pour ne pas perdre la face, j’ai quand même fixé une condition absolue : aucun appel, aucun SMS de leur part pendant ma semaine à Paris. « Pour une fois, leur ai-je dit, arrêtez de me tenir en laisse à distance. » Maman a alors pris la parole : « Toute façon, demain, ton père et moi partons quelques jours en Mongolie. C’est pour un voyage d’affaires. » Précision inutile : vous connaissez beaucoup de gens qui vont en janvier à Oulan-Bator pour le plaisir de visiter le désert de Gobi ?

Je suis partie tout à l’heure en avion de Toulouse, après avoir bourré un sac à dos. J’ai enfilé une polaire à capuche. Pas très classe, mais c’est pratique pour voyager ! Je regrette de n’avoir pas salué Théophile. Il était absent quand je suis passée devant la maison de gardien qu’occupe sa famille depuis quatre générations. Avec son père, il était parti couper du bois. Il n’a pas de quartiers de noblesse ni de fortune, mais il est sympa. Il me fait rire. En ce moment, il est bien le seul.
Comme je vous parle, il est presque 18 heures, et le vol se poursuit au-dessus de cette belle France… que j’aimerais bien voir ! Mais le temps est si mauvais qu’on ne distingue rien. Bientôt ce sera l’atterrissage à l’aéroport d’Orly. Ma voisine, une vieille dame, est occupée à lire des magazines people : une plongée au cœur de la vie des stars, des têtes couronnées, des princesses à marier ou des aristos fortunés… Heureusement, en ce qui nous concerne, les paparazzi nous laissent tranquilles. Mon grand-père a intenté des procès aux médias qui, à une époque, commençaient à étaler en toute impunité notre vie familiale. Notre leitmotiv, c’est « vivons cachés ».
La pluie cingle sur les hublots. Le temps est vraiment épouvantable. Ouh la, un trou d’air ! Ça remue beaucoup, beaucoup trop… Crispant quand même. Vivement qu’on arrive… Ouh la, encore ! C’est pas bon ça, pas bon du tout… »  





Chapitre 1

Elle était belle à croquer, pensa-t-il

Regard franc et cheveux châtains en brosse, Théophile Barthélemy pénétra avec entrain dans la maison. Il comptait vite se changer pour aller dire un petit bonjour à Ɗėơ.
Le jeune homme de 19 ans, grand et costaud, avait eu son bac pro jardinier-paysagiste sept mois plus tôt. Il s’apprêtait à poursuivre ses études quand, en début d’été, son père avait fait un malaise cardiaque. Avec les propriétaires de Castel-Montmigeac, il avait été convenu que Théophile, le fiston, serait salarié toute la belle saison pour que son père puisse lever le pied. En septembre, au vu de la fatigue persistante du régisseur, le fils fut instamment prié de continuer à aider. Théophile avait un peu pesté intérieurement : il avait besoin de voir du monde, de partager avec d’autres. Se retrouver seul ou quasi devant un tas de bois à déplacer, une allée à empierrer ou des fusibles à changer, ce n’était pas son rêve. Et il songeait à rebondir, dès que possible, avec une formation dans l’animation plutôt que dans le paysagisme. C’est alors qu’en plein automne, Blanche de Castel-Montmigeac s’était installée seule dans la demeure seigneuriale. Pour l’avoir vue d’été en été, Théophile la connaissait, cette fine brunette aux yeux pétillants. Il lui avait pourtant peu parlé ces dernières années…
Depuis plusieurs semaines, les choses avaient changé. En manque de compagnie, Blanche était venue le regarder travailler et lui avait plusieurs fois apporté du café bien chaud. Elle lui avait même proposé son aide… et ne se débrouillait pas si mal avec la pelle ! Ils avaient discuté et Théophile avait réussi à la faire rire. Qu’elle était belle à croquer, pensait-il, quand son visage s’illuminait ! Et la petite balafre qu’elle avait, en courbe, à gauche, juste au-dessus du menton, la rendait encore plus charmante ! En ce soir de janvier, le jeune homme était joyeux à la perspective de lui rendre visite.
– Ta journée est finie ? lui demanda sa mère qui préparait une potée au butternut.
– Oui ! J’ai bien bossé : au moins dix stères de bois.
– Où avez-vous pique-niqué ? reprit la femme aux cheveux gris, attachés en chignon.
Papa s’est arrêté à l’étang de la tuilerie. Il était fatigué. Moi, j’ai grimpé jusqu’à la chapelle. Comme ça, j’ai prié pour lui et pour son cœur.
Ton pauvre père… Faut que je lui interdise de t’aider !
– Je m’absente cinq minutes, dit Théophile sans relever les paroles de sa mère. Je dois rendre une bande dessinée à Blanche de Castel-Montmigeac.
– Partie à Paris. Elle a laissé un mot pour toi. Sur la table, là.
Le papier plié contenait un message bref : « Travaille bien. À bientôt, Blanche ». Théophile feignit l’indifférence. Il s’écarta de quelques pas pour éviter toute discussion avec sa maman. C’était la première fois qu’il recevait un mot écrit de la main de Ɗėơ. Il ne put s’empêcher de porter le papier à ses narines, comme si la courte missive pouvait exhaler l’odeur de la jeune fille. Sa rêverie fut rapidement interrompue :
– Ce n’est pas une fille pour toi, lui lança Mimi Barthélemy en mixant les morceaux de butternut.
– De qui parles-tu Maman ?
– Tu le sais très bien. Inutile de te bercer d’illusions. Les gens comme nous sont toujours remis à leur place un jour. Ton père pourrait te raconter comment, il y a 40 ans, le fils du chauffeur a fait la cour à une cousine de Monsieur le marquis.
– Je connais déjà l’histoire Maman.
– Du jour au lendemain, le patriarche a congédié tout le monde : Max, le père, a perdu son emploi ; la mère qui était femme de chambre, aussi. Oust ! Déménagement avec leurs enfants et ce fils trop entreprenant ! Max et Marie ont bien mis deux ans à retrouver un travail. Personne n’avait envie de prendre des gens renvoyés par les Castel-Montmigeac. C’est ça qui arrive. Et c’est ça que tu voudrais nous faire vivre à ton père et à moi ? Hein, c’est ça ?
– Maman, les temps ont changé. Les Castel-Montmigeac d’aujourd’hui ne réagiraient plus comme ça.
– Tatata !
– Avec leurs séjours à l’étranger, ils ont une ouverture d’esprit, ils sont dans le dialogue, dans les affaires, dans le monde d’aujourd’hui…
– Je ne te demande pas d’arguments, interrompit la maman avec son accent du Sud-Ouest. Je te demande de nous obéir pour ne pas nous causer des ennuis ! Surtout avec ton père qui peine avec son cœur. Tu vois bien comment il est depuis juillet !
– Maman, je ne sais même pas pourquoi nous avons cette discussion. Ne t’embête pas avec elle et ne m’embête pas avec ça… Moi je dîne tous les soirs entre mes deux parents de 50 ans : j’ai envie de rire cinq minutes de temps en temps avec une personne de mon âge.
– Faut que tu me donnes ton linge sale. Je vais faire une tournée de couleurs avant le dîner.
Posté devant le petit aquarium dans un coin de la pièce de vie, Théophile ne répondit pas. Il était absorbé dans ses pensées : pourquoi donc était-elle partie à Paris si brusquement ?
– Oh ho ! relança sa mère depuis la cuisine embuée.
Le jeune costaud n’entendit toujours pas : le beau visage bronzé de Blanche lui venait à nouveau à l’esprit. Par flashs, lui apparaissait son sourire lumineux dans la grande allée, dans la cour d’honneur ou sous le grand tilleul ; il la revoyait aussi caressant sa gentille petite balafre en courbe, entre son menton et ses lèvres…
– Tu as entendu, Théo ? Ton linge sale !
La porte d’entrée fit du bruit. Jean Barthélemy pénétra dans la pièce éclairée. En même temps que sa bouille ronde et joviale, s’engouffra un courant d’air vif.
– C’est pas le beau temps qui arrive, annonça le régisseur. La tempête descend rapido par le nord, on va se prendre des kilos de flotte…
– À la radio, ils disent que ça tombe dru à Paris, confirma sa femme.
– Eh bien, tu en fais une tête, Théophile ! nota Jean Barthélemy en accrochant son blouson marron à un portemanteau.
– C’est à cause de la petite Castel-Montmigeac qu’est partie à Paris, interrompit Mimi Barthélemy en lavant un plat.
– Mais non Maman, arrête !
– Jean, dis-lui que la petite Blanche, c’est pas une fille pour lui.
– Je n’ai rien besoin de lui dire, dit calmement le père. Il le sait très bien tout seul… Mais pourquoi elle est partie là-haut, Ɗėơ ? Tu le sais Théo ?
– Aucune idée, répondit platement le garçon en commençant à monter l’escalier.
– Pour voir la tour Eiffel ! essaya la mère pour détendre l’atmosphère.
– J’ai une autre explication, rigola le père qui s’était assis sur un tabouret pour enlever ses bottes. Elle est à la Capitale pour rencontrer du beau monde ! Les belles jeunes filles comme ça, elles sont invitées à de grandes soirées très chics avec des “gens de la haute”. Ils se voient, ils dansent, ils dansent… et ils se marient entre eux. Il suffit de voir comment ils sont tous apparentés dans leur famille !... Bon, qu’est-ce qu’il y a à la télé ce soir ?
– Y’a une drôle d’émission en direct sur les “détresses de la rue”, répondit sa femme. Moi je préfère qu’on regarde un film que j’ai repéré en VOD : une histoire d’amour très romantique à ce qui paraît ! Un peu de légèreté, ça nous fera du bien, hein mon Jean !





Chapitre 2

Une émission spéciale à la télé

Dans l’open space, assis sur son bureau rouge clinquant, un homme, veste “mode” et jean impeccable, la petite trentaine, s’adressait à un public de cameramen et de journalistes :
– Je vous le répète, le but, c’est de faire chialer les mémés, qu’elles pissent de pleurs, qu’elles s’enivrent de la misère des autres dans leur canapé chaud en buvant leur camomille ! Pour terminer, avez-vous des questions pratiques ?
En ce vendredi 25 janvier, Malo Durand-Lenoir, producteur de programmes TV avec sa société Progidieux, basée au sud de Paris, jouait gros. Il jouait très gros : quelques minutes plus tard, de 19 à 22 heures, se déroulerait une grande émission intitulée Quand la détresse est dans la rue… La pub le martelait depuis une semaine : il s’agissait d’aller à la rencontre des sans-sourire, des sans-avenir, des sans-abri, des sans-papiers, des sans-le-sou… Cinq équipes, caméra en main, allaient sillonner le Paris nocturne en quête de personnes à interviewer, à écouter et à soutenir. Les journalistes pourraient à tout moment intervenir à l’antenne. Les téléspectateurs seraient eux aussi invités à réagir, à commenter, à délivrer des conseils via les réseaux sociaux et au moyen d’un standard téléphonique.
Tous les salariés de la société de production Progidieux étaient donc mobilisés pour réussir cette soirée spéciale. L’un d’entre eux, Rémi Jourdain, front dégarni et cheveux courts grisonnants, prit la parole :
– Malo, tu es le boss, c’est d’accord. Mais tu as vingt ans de moins que moi… Alors je vais me permettre une remarque et une question : à 52 ans, j’en ai un peu marre qu’on parle comme ça de nos téléspectateurs : « Qu’ils pissent de pleurs » et tutti quanti… Finalement, juste pour doper nos audiences, on utilise les personnes en difficulté ?
Le producteur se leva de son bureau pour reprendre l’avantage :
– Je te reconnais bien là, Rémi, notre Rémi national… Pour une fois, à quelques minutes d’une grande soirée très importante pour nous tous, tu ne pourrais pas nous épargner une crise aiguë de morale à deux balles !
Et se tournant vers la trentaine de personnes présentes, le patron affirma avec force :
– On reproche souvent aux chaînes de télévision de produire leurs émissions en studio, en différé et avec tout ce qu’il faut de maquillage, de coupures au montage, de rires rajoutés. On se gausse des téléfilms à l’eau de rose, sans la moindre profondeur psychologique. Là, ce soir, on va voir sur le terrain, en direct et sans fards, la réalité du pays : les esseulés, les désabusés, les suicidaires, les célibataires errants, tous ceux qui ont décroché, qui sont cassés, qui n’en peuvent plus, qui n’ont même plus la force de crier, de se plaindre, d’appeler au secours… Tous ceux qui ne font plus que survivre. Et on met un paquet d’argent pour cette spéciale ! Ça je vous le dis, c’est tout à notre honneur !
– Y’en a surtout, reprit le journaliste Rémi Jourdain, qui disent que c’est un peu l’émission de la dernière chance pour Progidieux, après les mauvaises audiences de novembre et décembre. Il paraît que les grandes chaînes nationales hésitent à reprendre nos programmes dans leurs grilles de septembre prochain.
– Désolé Rémi, ce n’est ni le moment ni l’heure de parler de ça. Il s’agit surtout de se mettre en ordre de marche pour cette spéciale. Maintenant, pour tous, direction les quartiers populeux, les soupes populaires, les endroits de misère, les lumières blafardes sous les lampadaires… Donnez-nous des frissons, initiez-nous à la parfaite misère, épatez-nous avec des visages apeurés, des mines boursouflées, des corps étriqués, figés, sédimentés. Oui, débusquez-nous de bonnes histoires de malheurs ! Saupoudrez tout ça d’étincelles de plaisir, de fun, d’humour…
– Tu n’as pas le droit de parler comme ça ! interrompit fortement Rémi Jourdain qui s’adressa ensuite directement aux salariés. Mes chers collègues, il est temps de réagir !
Au milieu d’un silence complet, Malo se dirigea vers le récalcitrant, doigt dirigé vers lui et voix hargneuse :
– Toi, le putschiste, tu me fatigues. Si tu ne veux pas venir, tu viens pas. Tu ne me flingueras pas l’émission. Et on se verra lundi sérieusement. Très sérieusement, si tu vois ce que je veux dire !
Tout le monde le comprit : eject Rémi ! Ces derniers mois, le patron avait plusieurs fois actionné la machine à virer. À chaque fois, du vite expédié, comme au temps de la guillotine.
Mais comment fait-on dans notre équipe ? osèrent deux hommes, tous deux vêtus d’un jean noir.
Je vous accompagne, dit Malo qui avait commencé sa carrière comme animateur. Vous gagnerez au change. Et je vous montrerai à tous ce que j’appelle du “bon terrain” !
Puis d’une voix à nouveau enjouée et séductrice, Durand-Lenoir ajouta :
– En plus, je crois que dans l’équipe n°4, il y a la nouvelle stagiaire…
Il tourna alors son regard vers une toute jeune femme, coquette, aux cheveux blonds, lisses et longs :
– Comment t’appelles-tu déjà ?
– Clara.
– Clara, Clara… répéta Malo en prenant son temps. Tu as quel âge Clara ?
– 21 ans.
– Le bel âge ! Clara, chère Clara, tu vas passer une bonne soirée… avec des professionnels !


© Yeshoua Éditions, 2019 - Roman Aristo (tout simplement).
Tous droits réservés - Reproduction interdite.
La présentation du texte ci-dessus diffère de la mise en pages du livre imprimé.

QUELQUES AVIS !

Succès de prévente sur Credofunding !

Quand on publie un livre, on est dans ses petits souliers : l’accueil du public va-t-il être bon ? Et puis arrivent les premiers avis de lecteurs… Et là, c’est une nouvelle fois le soulagement et la joie :


• « J'ai dévoré Aristo (tout simplement) dans le train ce week-end. Merci pour cette respiration dans le quotidien. Les personnages sont très attachants. » Bénédicte


• « J'ai eu un coup de cœur pour ce roman que j'ai allègrement dévoré : l'histoire est bien menée, avec une évolution fine et profonde de l'héroïne, des personnages secondaires attachants, le tout saupoudré d'humour. Bref, un roman très sympa et rafraîchissant. »


• « Une héroïne entraînée dans un scénario qui lui fait découvrir la Liberté. Une lecture qui donne le goût de la joie et un vent frais dans le cœur. » Claire


• « L'auteur d’Aristo (tout simplement) nous invite à regarder au-delà des apparences... ça fait du bien. Nous pouvons nous réconcilier avec nos différences et cela nous rend plus fort, nous encourage à être pleinement nous-même ! » Bettina


• « J'ai ouvert Aristo (tout simplement) ce matin avant le trajet d'école des enfants, en me disant : "Voyons si les 3 premières pages me mettent en appétit pour... plus tard". Et bien le "plus tard" est venu tout de suite, et j'ai fini la lecture dans la journée ! Toutes mes félicitations, j'ai passé un excellent moment en compagnie de ces personnages. Blanche a de l'épaisseur comme Malo (j'aime beaucoup son personnage), j'ai voyagé, les histoires se croisent de manière riche et excitante. C'est dynamique et rythmé ! » Christophe


• « Avec notre liberté, tout événement difficile peut devenir un fossé ou un tremplin. Soit on s’enfonce dans le désespoir, soit on voit le côté positif et la présence de Dieu à nos côtés. Voilà le beau message que je retiens d’Aristo (tout simplement). La trame est très bien agencée, on est toujours dans le suspense, le style est fluide ! Merci ! » Marie


• Commentaire 5***** sur Amazon, intitulé « Une belle histoire d’amour ! » (01/01/2020) : « Aristo est un roman haletant, passionnant et romantique ! d'une écriture moderne et sûre, l'auteur nous fait voyager loin en quelques pages. L'intrigue est bien menée. Tout comme "Ensemble, c'est tout" d'Anna Gavalda, une fois commencé, on ne peut s'arrêter de lire jusqu'à la dernière ligne. Et c'est pour tout public car c'est du condensé d'émotion : 180 pages. On en redemande ! Hymne à la vie et à l'amour. »


• Commentaire 5***** sur Amazon, intitulé « Une intrigue passionnante qui délivre une vraie réflexion sur le sens de la vie » (29/10/2019) : « J'achète ce roman pour la deuxième fois afin de l'offrir. […] La recherche familiale de l'héroïne tient le lecteur en haleine et la transmission du message spirituel est faite de manière fine et intelligente, dans un style soigné et maitrisé. Je le conseille vivement. »


• Commentaire 5***** sur librairie-emmanuel.fr, intitulé « Un sujet actuel, une intrigue bien menée » (10/01/2020)  : « J'ai passé un très bon moment avec ces personnages touchants et une intrigue très actuelle. L'écriture directe et précise, et la découpe du livre le rendent particulièrement agréable à emporter partout avec soi. »




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